Quelques mots du président de l’association Stolpersteine 67 en cette journée du 18 juillet 2022 :
« Le lundi 18 juillet dernier, 4 importantes cérémonies de poses de Stolpersteine ont eu lieu à Strasbourg ville.
La cérémonie officielle qui a marqué le début des poses, s’est déroulée au 26 avenue de la Marseillaise, à la mémoire de la famille Bloch, dont les 4 membres, David, Simone, Jacques et Liliane, ont été déportés le 20 novembre 1943 par le convoi 62 et assassinés le 25 novembre, 36 heures après leur arrivée à Auschwitz…
De très nombreuses personnalités représentant l’exécutif municipal et eurométropolitain, la Collectivité Européenne d’Alsace, la Région Grand-Est, les élus locaux, les conseillers départementaux, les responsables associatifs ainsi que les responsables des Archives départementales du Bas-Rhin et des Archives de la Ville de Strasbourg, étaient présents à la cérémonie autour des proches et descendants venus de Paris et d’Israël. Les responsables des grandes institutions juives de la ville et du Grand Est, le Consistoire Israélite du Bas-Rhin, le Fond Social Juif Unifié et le Conseil Représentatif des Institutions juives de France étaient représentées à cette cérémonie au plus haut niveau.
Les interventions successives des élus et responsables ont souligné l’importance du devoir d’Histoire et de Mémoire qu’il faut associer, la particularité des Stolpersteine, forme de dissolution du monumental et projet qui remémore les victimes dans leur singularité pour contrer l’idéologie d’extermination de masse voulue par le nazisme a été également évoquée.
Le destin particulier et souvent tragique de nos communautés juives alsaciennes a été aussi rappelé à plusieurs reprises ainsi que la lutte contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme par le biais de l’éducation et de la pédagogie dans les collèges et les lycées.
Les interventions des enseignants et des élèves des lycées Pontonniers, ORT et Oberlin ont été remarquables : poésie, chants, quatuor de musique classique, interventions théâtrales… ont montré l’investissement de ces structures scolaires dans le champ mémoriel, en écho et en accord avec le volet pédagogique de l’association Stolpersteine 67.
Les cérémonies suivantes de poses de Stolpersteine aux 4 coins de la ville, ont remémoré des figures et des destinées différentes : Jean Heller, Résistant né en 1920 à Brumath, maquisard, exécuté le 12 juillet 1944 à Toussieu avec un groupe de résistants de Haute-Loire.
Lucien Kahn, né en 1887 à Dettwiller, victime juive du massacre des Puits de Guerry à Savigny-en-Septaine dans le Cher, assassiné le 24 juillet 1944.
Et Oscar Erlich, né en 1921 à Tarnobrzeg en Pologne, étudiant en école d’ingénieur, arrêté le 27 février 1943 à Périgueux en Dordogne, déporté à Sobibor, assassiné le 11 mars 1943 le jour de son arrivé au camp.
Ces cérémonies, qui ont réuni de très nombreux officiels, les descendants ou proches des familles des déportés et des coreligionnaires des communautés de Strasbourg et du Bas-Rhin, ont eu un écho très fort auprès des participants, les évocations des destinées et des tragédies vécues ont été toutes empreintes d’émotion.
Rappeler l‘importance du devoir d’histoire et de mémoire, déployer un volet pédagogique, refouler l’oubli, l’inéluctable érosion de la mémoire et la fugacité du souvenir, telles sont les intentions revendiquées aussi par le projet Stolpersteine ».
Richard Aboaf, Président Association Stolpersteine 67.
En ce lundi 18 juillet 2022, s’est déroulée une nouvelle journée de poses de Stolpersteine à Strasbourg, en la mémoire des victimes de la politique nazie au cours de la Seconde guerre mondiale. À 10 heures, une cérémonie officielle fut organisée, en présence d’élus de la Région Grand Est, de la Collectivité européenne d’Alsace, de la Ville de Strasbourg et de l’Eurométropole, de représentants des familles, du CIBR, du FSJU, du CRIF, du Souvenir français et d’élèves des lycées ORT et Pontonniers de Strasbourg… Et bien évidemment, sans oublier la présence des familles venues honorer les poses.
Ainsi, à 10 heures, quatre Stolpersteine ont été posés en la mémoire de David BLOCH, Simone BLOCH, Jacques BLOCH, Liliane BLOCH ; au 26 avenue de la Marseillaise. La cérémonie officielle débuta par un discours du président de l’association Richard Aboaf, précédé de la prise de parole de l’adjointe de la maire Anne Mistler, puis de celles de nombreux intervenants : telle que Salomé BLOCH-BERTHIÉ, un membre de la famille commémorée aujourd’hui. Une fratrie ukrainienne, d’un violoncelle et de quatre violons, anima les coeurs des personnes présentes au son de la Sarabande de Haendel. Puis, un chant en hébreu fut également interprété par une élève du lycée des Pontonniers, suivie de deux autres élèves du lycée ORT, comédiennes, qui nous ont offert une puissante et vivante représentation théâtrale. Ensuite, d’une voix harmonieuse et pleine de considération, un miliaire chanta. Enfin, la descendante de la famille déposa quelques fleurs pour clore la cérémonie, et parachever le recueillement de chacun.
À 11 heures, un Stolperstein a été posé en la mémoire de Jean HELLER au 30 rue Oberlin. Cousin du grand-père de Natalie HELLER, secrétaire de notre association, notre membre a organisé une cérémonie en la mémoire de son parent, à travers un discours fier et digne. Enfin, comme pour remonter l’espace de quelques instants les aiguilles du temps, s’élevèrent Le chant des partisans et Ceux du maquis, une évocation faisant une dernière révérence à la vie de Jean, résistant qui jusqu’à son dernier souffle mena à bien son devoir à l’égard de sa chère patrie.
À 14 heures, un Stolperstein a été posé en la mémoire de Lucien KAHN au 1 rue Gustave Klotz. Né le 4 décembre 1887 à Dettwiller (Bas-Rhin), il est l’une des 36 victimes juives du massacre des puits de Guerry à Savigny-en-Septaine (Cher) le 24 juillet 1944. Son nom par ailleurs figure sur les stèles d’hommage à Saint-Amand-Montrond. Organisé à la dérobée, contrairement aux us nazies, seules deux femmes parviendront à échapper à ce funeste destin. Celles-ci, parce qu’elles savaient l’allemand, ont réussi conséquemment à se faire passer pour chrétiennes. Sine qua non, elles auraient été elles aussi parmi les suppliciés. L’une de ces deux dames était la femme de Lucien KAHN. Enfin, Laurence JOST-LIENHARD, maire de Bosselshausen et secrétaire générale de l’association des Maires et Présidents d’intercommunalités 67, auteure de Kaddish pour un prof, Le Collège de Bouxwiller dans la tourmente de la Shoah, nous accorda le privilège de sa présence et prononça un touchant discours.
Enfin, pour clore cette journée, un Stolperstein a été posé à 15 heures en la mémoire d’Oscar EHRLICH au 8 rue Marbach. Une de ses sœurs, toujours vivante, nous a honoré de sa présence en compagnie de nombreux membres de sa famille.
L’ensemble des membres de notre association remercie chaleureusement le soutien de tous les organismes cités plus haut, mais aussi la présence de toutes les personnes qui sont venues assister à cette journée en notre compagnie. Au surplus, une pensée chaleureuse au grand rabbin Harold Weill qui s’est déplacé à chacune des cérémonies pour soutenir et accompagner les familles dans cette journée où, ensemble, nous avons pérennisé le souvenir de tant de disparus, afin de rendre aux victimes toute leur dignité, et que jamais plus l’antisémitisme ne puisse mener à une telle tragédie.
Pour plus d’informations, à partir du lien suivant, retrouvez sur cette page toutes les biographies des personnes qui ont bénéficié d’un stolperstein le 18 juillet 2022 : (En cours de rédaction)
Par Florian BUDA.